Suite à de nombreux signalements, la commune a décidé de prendre un arrêté portant sur la lutte contre les chenilles processionnaires.
La chenille processionnaire est un insecte ravageur défoliateur des essences du pin et autres résineux. Ce nuisible est connu pour la capacité qu’ont ses larves à libérer des poils urticants microscopiques en forme de harpon qui provoquent des réactions cutanées importantes, boutons, démangeaisons, lésions oculaires et respiratoires.
Les effets sur la santé sont liés à une exposition aux poils urticants et allergisants. Chaque chenille possède de minuscules poils microscopiques qui sont emportés par le vent. Des réactions allergiques, des démangeaisons très vives, conjonctivite, toux irritative et parfois des troubles graves peuvent survenir lorsque les poils entrent en contact avec la peau ou les muqueuses. Il est nécessaire de contacter au plus vite un médecin en cas de troubles graves à la santé.
Des méthodes de luttes efficaces existent contre la chenille processionnaire du pin et du chêne. Ces traitements sont le plus souvent respectueux de l’environnement :
Échenillage : couper les nids et brûler les cocons
Piégeage : écopiège et piège à phéromone
Traitement biologique : Bacillus thurengiensis
Contexte réglementaire
Il n’existe pas actuellement de réglementation nationale de lutte obligatoire. Localement, la lutte contre l’insecte peut être imposée par arrêté préfectoral ou municipal.
Certaines villes ont pris conscience de l’impact de ce nuisible sur notre environnement et appliquent un arrêté municipal obligeant chaque année, avant la fin du mois de mars, les propriétaires ou les locataires à supprimer mécaniquement les cocons élaborés par les chenilles processionnaires du pin et à les incinérer ainsi qu’à un traitement annuel préventif à la formation de ces cocons avant la fin du mois de septembre sur les végétaux susceptibles d’être colonisés par les chenilles.
Le produit préconisé est le Bacillus thuringiensis sérotype 3a ou 3b ou un équivalent, en raison de sa spécificité et de son innocuité pour les espèces non ciblées. Entre le début du mois de septembre et le milieu du mois d’octobre, compte tenu de la biologie et de la sensibilité des larves, des traitements à l’aide de produits homologués dans cette indication devront être épandus dans les règles de l’art.
Un arrêté a été pris concernant la lutte contre les chenilles processionnaires puisque celles-ci sont de plus en plus présentes et sont dangereuses pour la santé (très urticantes) ainsi que pour l’environnement. Il est donc nécessaire de pratiquer un traitement annuel (tel que décrit dans l’arrêté) et de détruire les cocons lorsqu’ils se sont installés.
Comment lutter contre les chenilles processionnaires
La lutte contre la chenille processionnaire du pin ou du chêne varie en fonction du calendrier.
- L’écopiège : le piège à chenilles processionnaire du pin
- Le piège à phéromone : le piégeage des papillons de la chenille processionnaire
- Le traitement biologique (Bacillus thuringiensis) et le traitement chimique (le diflubenzuron ou la bifenthrine)
- L’échenillage : lutte mécanique, enlèvement des nids par coupage et incinération
L’écopiège : une réponse écologique au problème de la chenille processionnaire du pin
Pin : de Décembre à Avril
Ce piège à chenilles consiste à installer un dispositif directement sur le tronc des pins ou des cèdres infestés de nids, qui va permettre de capturer les chenilles processionnaires du pin lorsqu’elles descendent en procession pour aller s’enterrer. Lorsque les chenilles vont quitter leur nid d’hiver et descendre du pin pour aller s’enterrer, les chenilles vont être canalisées dans la collerette de l’éco-piège et n’auront pas d’autre solution que de descendre dans le tuyau qui mène dans le sac rempli de terre. Là, elles vont croire qu’elles sont arrivées sur terre dans laquelle elles vont s’enfouir et se transformer en nymphe. Fin juin, il suffit de décrocher le sac et de le jeter.
L’écopiège apporte une solution alternative, basé sur la biologie de ces chenilles. Il est respectueux de l’écosystème en interceptant exclusivement la chenille processionnaire du pin. Ce piège est écologique : il n’utilise aucun insecticide, ni aucune phéromone. C’est une technique particulièrement recommandée dans les zones à risques ou sensibles (écoles, crèches, jardins d’enfants, hôpitaux…).
Attention : l’écopiège ne fonctionne que pour la chenille processionnaire du pin et non celle du chêne
L’écopiège est composé de trois parties :
– une collerette qui se fixe sur le tronc et s’adapte à la circonférence de celui-ci
– un tuyau qui relie la collerette et le sac récepteur de chenilles
– et enfin un sac rempli de terre où les chenilles font s’enterrer et faire leur nymphose pour devenir papillon.
Le piégeage des papillons : les pièges à phéromone
Pin : de fin Juin à mi-Septembre – Chêne : de mi-Juillet à mi-Septembre
Le piège à phéromone va permettre la capture des papillons mâles qui est le stade « adulte » de la chenille, réduisant ainsi la reproduction donc le nombre des futures chenilles. Cette méthode consiste à installer des pièges à phéromone sexuelle directement dans les arbres. Le piège suspendu aux branches basses du pin et sur les branches charpentières pour la processionnaire du chêne, diffuse l’odeur du papillon femelle (phéromone). Attirés par cette phéromone, les papillons mâles volent autour. Épuisés, ils finissent par tomber dans l’entonnoir où ils se retrouvent piégés et se noient dans le liquide versé au fond du seau.
La portée de la phéromone est de plusieurs dizaines de mètres. L’avantages du piégeage est sa mise en place rapide et sans protection. Il est écologique et respectueux de l’environnement. Il permet aussi la détection, le suivi des populations et le raisonnement des stratégies de lutte. Une fois la période de vol terminée, les pièges seront retirés et gardés, après nettoyage, afin d’être utilisés l’année suivante. Le piège en lui-même est utilisable plusieurs années.
Le piège à phéromone est l’une des méthodes de luttes respectueuses de l’environnement de plus en plus utilisées par les municipalités, les collectivités et les particuliers pour le traitement et l’éradication de la chenille processionnaire du pin et du chêne.
Le traitement biologique (Bacillus thuringiensis) et le traitement chimique (le diflubenzuron ou la bifenthrine)
La lutte biologique : pulvérisation du Bacillus thuringiensis
Pin : de Novembre à Avril – Chêne : de Mars à Juin
Le traitement biologique est la méthode la plus efficace et la plus utilisée en France. On pulvérise sur les aiguilles des résineux ou sur les feuilles des chênes un bio insecticide : le Bacillus thuringiensis.
Le Bacillus thuringiensis, couramment désigné par son acronyme Btk, est une bactérie qui vit naturellement dans le sol. Depuis une trentaine d’années, on l’utilise partout dans le monde comme agent de lutte biologique pour réprimer les populations de divers insectes ravageurs forestiers et agricoles.
Contrairement aux insecticides classiques qui agissent généralement par contact sur le système nerveux ou le déroulement des mues, le Btk n’agit que s’il est ingéré par la chenille lorsqu’elle dévore les parties de la plante arrosée par la bactérie.
En effet, la substance toxique, la protoxine, est enfermée dans un cristal et ne devient active qu’après l’ingestion, lorsque le cristal est détruit par les sucs digestifs dans l’intestin des chenilles. Libérée, elle corrode la paroi de l’intestin moyen en créant des brèches et a pour effet de paralyser les mâchoires de la chenille. Quelques heures après l’absorption du produit, la chenille ne peut plus s’alimenter et meurt rapidement de septicémie (2 à 5 jours).
Sous ses diverses formulations, le Btk peut être appliqué du sol ou par voie aérienne. La pulvérisation aérienne convient pour le traitement des régions boisées et des zones urbaines, car elle permet de couvrir adéquatement les surfaces ciblées.
Le Bacillus thuringiensis est non toxique. Il est sans danger pour les animaux, les auxiliaires, les insectes pollinisateurs, les organismes aquatiques, les poissons, les végétaux et les utilisateurs. Il est le plus efficace dans les premiers stades larvaires. Le traitement doit être renouvelé en cas de pluie lessivante dans les 2 jours suivant l’application.
La lutte chimique : pulvérisation du diflubenzuron ou de la bifenthrine
Pin : de Novembre à Avril – Chêne : de Mars à Juin
Il existe très peu de formulation agréé pour la lutte chimique contre les processionnaires du pin et du chêne. Ce sont essentiellement des insecticides de la famille des benzoylurées : le diflubenzuron, ou de la famille des pyréthrinoïdes : la bifenthrine.
Le diflubenzuron : cette famille d’insecticides agit essentiellement par ingestion sur les larves des lépidoptères (papillons). C’est un mode d’action original (action sur la cuticule de la larve, qui ne résiste pas notamment lors de la mue), qui n’a pas ou peu d’action sur les insectes adultes. Ils présentent une action négligeable sur les insectes entomophages puisqu’ils ne consomment pas les végétaux traités. Ces produits respectent ainsi les insectes prédateurs ou auxiliaires. Ils possèdent une bonne persistance sur les arbres traités (3 à 4 semaines environ). Néanmoins, en cas de pluie lessivante (avant que la bouillie n’ait eu le temps de sécher sur la feuille), il convient de renouveler l’application.
La bifenthrine : c’est un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes, neurotoxique qui agit par contact et ingestion, sur insectes et acariens, à faible dose, avec une forte action de choc. Sa persistance est de l’ordre de 2 à 3 semaines. Pour obtenir la mort totale des chenilles processionnaires du pin, il est impératif de bien mouiller les nids car ils sont très denses et quasiment imperméables. Les branches voisines des nids doivent aussi être traitées.
Ces traitements doivent être réalisés à basse pression (3 bars maximum).
Important : il est préférable de réserver ces traitements à des interventions de faible ampleur (arbres isolés) ou de rattrapage éventuel
Lutte mécanique : l’échenillage, couper ou bruler les nids de chenilles processionnaires
Pin : de Novembre à Avril – Chêne : d’Avril à Août
Il est indispensable de retirer les nids des arbres à l’aide d’un échenilloir sur une perche plus ou moins longue ou d’une nacelle si la hauteur des pins est importante afin de limiter les effets dus aux poils urticants qui se trouvent dans les nids et de diminuer les processions des chenilles entre mars et avril. Un nid vide ou un cocon de chenille contient encore des millions de poils urticants et polluera l’environnement direct de l’arbre durant plusieurs années. Il est indispensable de retirer les nids des arbres afin de limiter les effets dus aux poils urticants qui se trouvent dans les nids. Si l’enlèvement mécanique est réalisé avant les processions pour le pin ou la nymphose pour le chêne, cela permettra d’éviter les processions et de réguler les populations.
S’équiper de protection intégrale : combinaison, masque, lunette, gants, bande de protection aux poignets et dans le cou :
– utiliser un masque facial complet, veiller à ce que le visage soit bien protégé. Si ce n’est pas possible, on peut utiliser des lunettes anti-poussière bien hermétiques, combinées avec un masque anti-poussière.
– l’emploi de gants en caoutchouc est conseillé parce qu’il est possible de bien les rincer et que les poils ont moins de prise sur le caoutchouc que sur des gants en cuir.
– protéger le restant du corps en utilisant un vêtement de protection à utilisation unique.
– l’emploi de bottes en caoutchouc est conseillé parce qu’elles peuvent être rincées afin d’éliminer les poils.
– fermer hermétiquement toutes les ouvertures (manches, col, jambes du pantalon…).
– faire passer les jambes du pantalon au-dessus des bottes ainsi que les gants sur les manches et fermer éventuellement le tout au moyen d’un élastique ou de ruban adhésif.
Il faut rincer les vêtements de protection avant de les retirer et de les jeter.
Méthode pour le pin : s’équiper de protection intégrale : combinaison, masque, lunette, gants. Après avoir humidifié l’arbre ou après une averse, couper le bout des branches touchées puis incinérer l’ensemble sans respirer les fumées.
– A la perche : à l’aide d’une perche télescopique équipée d’un échenilloir (sorte de cisailles fixées au bout d’une perche), l’intervenant coupe le nid sur les branches touchées.
– Les grimpeurs : selon la technique de l’élagage, et muni du matériel de sécurité adapté pour les travaux en hauteur, l’intervenant grimpe dans l’arbre pour couper les branches occupées par un nid.
– En Nacelle : si la configuration s’y prête, il est possible d’utiliser une nacelle pour atteindre les nids sur de grandes hauteurs.
Méthode pour le chêne : plus complexe que pour le pin en raison du positionnement des nids (aux intersections des branches sur les branches charpentières).
– Par « brûlage » : après avoir humidifié l’arbre ou après une averse, utiliser une perche (minimum 8 mètres) muni d’un chalumeau, et brûler à distance le nid, une fois bien rouge, utiliser un grattoir (toujours à distance) pour le faire tomber.
– Par « aspiration » : le nid est aspiré à l’aide d’un aspirateur équipé de filtres adaptés. Les nids récupérés devront ensuite être incinérés en prenant toutes les précautions nécessaires pour éviter que les poils ne se dispersent lors de la combustion.
Ces techniques étant particulièrement délicates, nous vous invitons à contacter un professionnel qui disposera de l’équipement pour les mettre en œuvre en toute sécurité.
Favoriser le développement des prédateurs naturels
La mésange, le coucou, la huppe fasciée se nourrissent entre autres de chenilles processionnaires ainsi que certaines espèces de chauves-souris chassent les papillons de la processionnaire.
Les mésanges sont des prédateurs naturels de la processionnaire du pin.
La mésange, insensible aux poils urticants, est un prédateur naturel des chenilles processionnaires. En période de nidification, un couple de mésanges consomme jusqu’à 500 insectes par jour.
La méthode consiste à implanter des nichoirs à mésange près des arbres susceptibles d’être touchés par les chenilles processionnaires.
Le nichoir doit être installé entre 2,5 à 3,5 mètres de haut sur le tronc, l’ouverture de 32 mm doit être exposée au sud-est à l’abri des vents dominants.
En hiver, une mésange prospecte 1 100 arbres par jour, passe entre 75 et 95% du temps à chercher à manger et doit trouver 5 mg de matière sèche, soit 24 insectes de taille moyenne toutes les minutes pour survivre.